Avertissement

Il est très probables que, durant votre visite sur ce blog, vous tombiez sur des propos à teneur xénophobe, raciste, sexiste, homophobe, nudiste ou que sait-on encore !!!
Sachez bien qu'en aucune façon, les auteurs ne pensent réellement tout ce qu'ils écrivent. Ces éléments ne sont que Satire et Provocation.
Merci de ne pas aller faire tout un esclandre de cela.

C'est ou ?

Naphtaholic par Nature ...

vendredi 27 janvier 2012

Le Lifting de Mr Caryvhal #4

"Salutation Monsieur Caryvhal !!"
"Bien le bonjour chère Madame Larchet."
"Comment va la santé ? Toujours à vous faire entuber par les médecins ?"
"Eh bien oui, ma pauvre dame. Que voulez-vous au fond je les aime bien, alors je laisse pisser."

Il trône dans la pénombre ... Éclairé uniquement par les froides diodes de ses machines à vie.

"Alors comme ça Madame Pingeot n'est pas venue hier ?"
"Non, elle a une gastro d'après ce qu'on m'a dit. Pour sûr, c'est pas ici qu'elle l'aura attrapé ... Ils m'ont envoyé une remplaçante, toute jeune, toute nouvelle. Jamais vu une si mauvaise garde-chiourme."
"Vous faites moins votre mauvaise tête avec Madame Pingeot ?"

Un sourire se dessine sur le visage de Caryvhal. Ses yeux se plissent comme lors d'une grande réflexion.

"On peut dire ça comme ça."
"Bien. Vous trouvez quoi de beau ces temps-ci à la téloche ?"
"Globalement ... rien. Toujours la même merde ... vivement le futur."
"Je ne sais pas comment vous faites pour supporter ... je suis née avec internet et je ne pourrais vivre avec pour seul écran la télé."
"Je suis né bien avant ... j'aime internet mais vous savez bien que je ne peux pas ..."

Alors que Madame Larchet le quitte, Caryvhal regarde la pile de livres avec nostalgie. A côté est posé un cd de Shantel. Il regrette le départ de Madame Larchet, il ne pourra l'écouter.

mercredi 25 janvier 2012

Le Lifting de Mr Caryvhal #2

L'aide à domicile se demande parfois ce que peut bien penser ce pauvre Mr Caryvhal. Il a toujours cet air hébété qu'arbore les plus séniles de ses clients. Il ne l'est pas selon les médecins. Il exsude la maladie et la vieillesse par tous ses ports, mais néanmoins ne laisse pas transparaitre la moindre émotion. Ses yeux sont vides, même un porc est plus expressif.

Des indices d'un passé plus enrichissant pour Caryvhal sont pourtant visibles sur chaque meuble. Sans nul doute aussi dans les autres pièces. Une pile de livres, d'apparence très technique, prend la poussière ... enfin devraient. La pièce est hermétique, aseptisée et ventilée, pas de place les germes et aucune pour la poussière.Un sas a été aménagé dans le vestibule du manoir pour la venue des visiteurs. Il ne s'agirait pas de contaminer les précieux échantillons que sécrète Mr Caryvhal.

D'après les dires de Madame Larchet la voisine, elle arrive à lui soutirer quelques mots. Mais elle n'est plus toute jeune non plus, elle le connait depuis longtemps, peut être fantasme-elle ses réponses. L'aide veut en avoir le cœur net, elle doit tenter quelque chose.  Que sait-elle de lui déjà ? Sa deuxième femme Catherine, morte il y a des années, et leur ...
"Votre fils passe bientôt vous voir Monsieur Caryvhal ?"
"Taisez-vous !"
"Eh bien ... appelons ça du mieux. A demain, Monsieur Caryvhal !"

mardi 24 janvier 2012

Le Lifting de Mr Caryvhal #1

"Bonjour Monsieur Caryvhal !"
"B'jour"
"Vous avez passé une bonne soirée ? Y'avait quoi de beau à la télé ?"
"..."

Caryvhal est allongé dans son lit médicalisé. Son fauteuil à bascule tient lieu de table de nuit. La télévision dans l'axe de vision du lit et du fauteuil. Dans un coin des meubles ont été entreposés. Le salon est devenu la chambre de Mr Caryvhal. Serpentant sur le sol une multitude de câbles. Reliés à une multitude de machines. Toute excrétion de Mr Caryvhal est récoltée, analysée et archivée, jusqu'à la plus petite goûte de sueur. Les bienfaits de la médecine moderne, dit-on, la vie assistée.

"Bien, on va se mettre dans le fauteuil, histoire que je puisse faire le lit." Après avoir baissé les rambardes, elle entreprend de le soulever en passant ses bras en dessous de ses aisselles. Alors que sa tête penche en avant, un long filet de bave s'échappe. Il glisse un moment sur le pull de Caryvhal, avant de finir sa course sur le parquet en un choc sonore et humide. L'aide à domicile finit de l'installer puis ramasse prestement la bave pour en nourrir la machine idoine. Elle s'occupe ensuite du lit.

"Ce soir c'est Madame Larchet qui passera. Si vous avez un problème entre temps vous savez quoi faire. Au revoir Monsieur Caryvhal."
"Au revoir"
"Vous savez ... de me dire 'Au revoir' ne rattrape l'impolitesse de ne pas me répondre le reste du temps."

lundi 23 janvier 2012

Il était ... Mr Caryvhal

"On ne commence bien une journée qu'en se touchant le bout des pieds" avait pour habitude de clamer Mr Caryvhal. Mais depuis quelques années déjà, sa santé vacillante ne lui permettait plus guère ce genre d'exercice de souplesse. La maladie l'avait cloué dans son fauteuil, qui lui même avait été cloué au sol. Ses tremblements vifs d'agonisant avaient fini par proscrire la bascule. L'aide à domicile avait déjà dû changer par trois fois les clous de maintien du fauteuil, face à la violence de la tension exercée. Déjà s'entrevoyaient les avant-signes d'une quatrième tournée.

"Eh bien, Monsieur Caryvhal, grâce à vous je deviens de plus en plus bricoleuse ... c'est mon mari qui va être content !" depuis deux semaines qu'elle venait le visiter, elle n'avait jamais pu obtenir de lui autre chose qu'un 'bonjour' ou un 'au revoir'. Elle n'était pourtant pas une débutante dans le domaine. Des dizaines de vieux avaient déjà pu profiter de ses services. Mais elle sentait qu'elle allait pouvoir le classer dans la catégorie des plus revêches. On lui avait pourtant confié que, plus jeune, il avait accompli des tas de choses et que sa conversation risquait d'être intéressante. Qu'il était un témoignage vivant de premier choix d'un temps révolu.

Malgré les irréversibles ravages du temps sur son capital cutané, elle allait devoir trouver le moyen de le dérider.