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Naphtaholic par Nature ...

mardi 18 juillet 2017

La grosse tête sans la prendre


Dans le désert social du quotidien, le seul recours est le bruit. Elle doit avoir 30 ans, le visage marqué par la misère elle en fait 40 au bas mot. Pour elle, chaque journée est une page blanche à remplir. Son joker "anti-panne de l'écrivain" et pour faciliter son choix journalier : Prendre le car. Ça restreint les destinations, et comme elle n'a pas le permis de toute façon ... Pis ça berce son môme, le matin en rab' de la nuit et l'aprem à l'heure de la sieste. Elle clame qu'il a 8 années. De loin il en paraît 4, et en s'approchant l'on constate qu'il a une de ces drôles de maladies qui font une tête trop grande sur un corps trop petit. Le peu qu'il glapit n'est intelligible que pour sa mère ou sa "tata", qui parfois les accompagne.
Finalement, l'option retenue jour après jour est invariablement la même. La destination est la capitale de la province. Le rêve qu'on touche du doigt en en devenant habitant par procuration. Elle raconte en effet à son fils depuis des semaines qu'ils vont bientôt s'y installer. Au fil du temps, l'enfant s'enthousiasme de moins en moins. Il a sans doute plus compris qu'elle, que jamais ils n'auraient les moyens de quitter leur "petite ville".
La discrétion ne fait pas partie de leur vocabulaire réduit, dû probablement à la panne permanente de l'ascenseur social. Et pire que la mort, on leur inflige l'oublie. On ne se souvient d'eux que parce qu'au fond ils sont bien utiles en bêtes à convertir les aides sociales en crédits à la conso foireux. Alors dans ce dépouillement qui vire au néant, il faut bien exister. Exister ... au final, ça ne tient pas à grand chose. Tout est dans l'attitude, dans les apparences. Le portable à bout de bras, on agite les mains et on gueule. Elle existe ... enfin ... sous la verrière du car. Son fils la singe, un gâteau jouant le rôle du smartphone. Ils emmerdent le monde. Certains les shushent pour essayer de les calmer. Qui serais-je pour leur demander, même poliment, de cesser d'exister ?
Dans le désert social du quotidien, le seul recours est le bruit.

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